A l’aube du dernier mandat de l’Accord de Nouméa, au cours duquel sera organisé le premier référendum, il est utile d’évaluer le rapport de force entre non-indépendantistes et indépendantistes, d’autant plus que ces derniers compte deux élus de plus au congrès par rapport à 2009.
En province Sud, les indépendantistes ont obtenu en 2014 un score jamais atteint avec 12 289 voix mais on peut aussi constater que l’écart avec l’électorat non-indépendantiste s’accroît, dans le sens où l’électorat pro-France progresse plus rapidement que l’électorat indépendantiste. On peut avancer deux hypothèses pour l’expliquer : la délocalisation d’un électorat non-indépendantiste du Nord et des Iles en province Sud – phénomène observable mais limité – et l’inscription sur la liste électorale spéciale de personnes arrivées après 1998, ce que la commission électorale du FLNKS a mis en évidence.
En province Nord, l’électorat nationaliste progresse constamment depuis 1989, mais surtout à partir des provinciales de 1995 pour être aujourd’hui presque 5 fois plus important que l’électorat non-indépendantiste.
Dans la province des Iles, les forces indépendantistes représentent en 2014 plus de 90% des votants, un électorat qui s’est très fortement accru à partir de 1999. Les résultats du camp « loyaliste » sont résiduels et celui-ci ne parvient plus à obtenir d’élus depuis deux mandats.
A l’échelle du pays, le rapport de force entre non-indépendantistes et indépendantistes continue de s’améliorer en faveur de ces derniers puisqu’ils représentent près de 42% de l’électorat et obtiennent 2 élus supplémentaires au congrès, pour atteindre le chiffre de 25 contre 29.
Un différentiel de 8% qu’il est possible de combler
Il faut noter que les 8% qui séparent les indépendantistes de la majorité absolue pourraient notablement se réduire avec un « toilettage » du corps électoral comme le réclame le FLNKS pour radier de la liste électorale spéciales les personnes indûment inscrites parce qu’elles ne remplissent pas les critères prévus par l’Accord de Nouméa. Par ailleurs, un travail d’analyse sur les listes électorales permet d’affirmer qu’en province Sud, un nombre important de Kanaks, surtout originaires du Nord et des Iles, ne votent pas. On peut considérer qu’ils représentent un électorat de réserve pour les indépendantistes qui, s’ils parviennent à les mobiliser, contribuera encore à réduire l’écart.
Enfin, rappelons-nous que le corps électoral du référendum sera plus resserré que celui des élections provinciales et si les indépendantistes sont capables de réunir les conditions évoquées plus haut, on peut avancer que la majorité absolue lors du référendum est atteignable.
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