C’est quelques kilomètres après l’entrée du village de Houaïlou que les véhicules des militants se sont engagés sur la route qui, au bout d’une quinzaine de kilomètres, conduit à la tribu de Kamoui.
Kamoui est une tribu à flanc de colline, surplombée par un imposant massif rocheux qui impressionne. C’est sous ce décor que, trois jours durant, les militants et cadres de l’Union Calédonienne se sont rassemblés à l’occasion de la 47ème édition du congrès du Mouvement.
Les gens de Wa Wi Luu et de la région Ajie avaient bien fait les choses. A côté de la maison commune, sur une grande esplanade agrandie pour l’occasion, un grand abri a été édifié pour accueillir les congressistes et un peu plus loin de grandes tentes ont été dressées pour passer la nuit.
Dès son discours d’ouverture, le Président Daniel Goa donna le ton du congrès : « Nous vivrons encore en 2017 une année de tous les enjeux et de tous les défis. C’est celle où nous ancrerons des positions définitives dans le paysage politique, car 2018 c’est après demain et nous rentrerons en campagne pour la consultation référendaire pour promouvoir la victoire du oui. »
Après les rapports des comités locaux le premier jour, c’est à partir de cette problématique que les militants ont travaillé dans trois ateliers, chacun organisé autour d’un thème différent :
— l’Assemblée Référendaire Nationaliste
— le développement et diversification économique
— les listes électorales
L’atelier Assemblée Référendaire Nationaliste avait pour l’objectif de produire des outils pour convaincre les électeurs de voter OUI en 2018. Les animateurs de l’atelier avaient opté pour un jeu de rôle et un brainstorming, ce qui a permis à chacun à chaque participant de donner sa propre « bonne raison » de voter OUI au référendum. Des arguments qui devraient être présentés sur une brochure intitulée « 10 bonnes raisons de OUI pour l’accession à la pleine souveraineté ». Cette brochure doit accompagner le projet de société et le cahier économique.
L’atelier Développement économique et diversification tournait autour d’un thème qui aura été un des temps forts de cette année 2016. Pour s’inscrire dans la mise en œuvre du mot d’ordre « convaincre pour gagner 2018 », la question de la viabilité économique de notre futur état est un point important si l’on veut donner confiance en l’avenir. Les échanges ont d’abord porté sur l’impact réel des transferts de l’Etat français sur notre pays, un sujet qui a fait l’objet d’une publication spéciale de l’Avenir en milieu d’année. Ce fût l’occasion de rappeler que les transferts financiers de la Nouvelle-Calédonie vers la France sont presque aussi importants que ceux de la France vers la Nouvelle-Calédonie et que les forces économiques de notre pays sont très majoritairement celles qui produisent la valeur ajoutée qui le fait vivre. Enfin, tous les participants de l’atelier se sont aussi accordés sur le fait que le pays dispose de vrais potentiels à développer.
Comme lors des congrès précédents, l’atelier Listes électorales est revenu sur un enjeu fondamental dans le combat d’émancipation du Pays.
C’est courant 2016 que fût lancée l’élaboration de la liste spéciale de consultation et il était important pour notre congrès de faire le point sur ces travaux et particulièrement sur le problème des Kanaks qui ne sont toujours pas inscrits sur une liste électorale.
La question est de savoir comment les identifier et ensuite de s’organiser pour les inscrire. Si certains comités locaux ont fait un véritable travail de fourmi et ont réussi à identifier et à localiser des personnes non inscrites, il reste qu’une multitude de difficultés subsistent et c’est pourquoi l’atelier a réaffirmé la demande d’inscription automatique de la part de l’Etat.
L’atelier a eu aussi à s’interroger sur la participation ou pas aux élections présidentielle et législatives. Faute d’avoir trouvé un consensus au sein de l’atelier, l’assemblée générale du congrès a voté à bulletin secret pour une non-participation à ces élections.
Comme chaque année, les délégués des comités locaux ont été ensuite appelés à élire le nouveau bureau et comme l’année précédente, le choix a été fait de la continuité, les délégués considérant probablement que la stabilité est indispensable à l’objectif majeur, celui de convaincre.