La deuxième édition de ce sommet régional a regroupé 17 états de la région Pacifique durant trois jours à la CPS, du 30 juin au 2 juillet 2014. Ce sommet a été organisé à l'initiative d'Anthony Lecren, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge de l'économie et du développement durable. Développement durable, changement climatique, protection des océans ont été les mots clés de cette réunion au sommet.
Certains états du Pacifique comme Tuvalu sont déjà réellement menacés par la montée des eaux. Ces pays risquent de disparaître et il faut dès maintenant réfléchir sur les possibilités de « maîtriser » la montée des eaux en construisant des digues et en mettant en œuvre tous les moyens pouvant préserver leur existence. Mais avant cela, beaucoup de problèmes s’annoncent : la sécurité alimentaire de ces états est impactée du fait de la croissance du taux de salinité du sol, les populations locales ne peuvent plus dépendre des seules cultures traditionnelles. Il faut donc réfléchir à d’autres cultures pouvant s’adapter aux nouvelles conditions du sol. De plus, il est temps de travailler sur la réglementation concernant le déplacement de ces populations : accès aux pays d’accueil, statut des réfugiés climatiques... Un des chefs d’Etat présents au sommet Océania 21 a déclaré « l’Océan c’est notre vie, mais il peut aussi nous emporter »
Océania 21 Meetings, c’est la mobilisation de l’ensemble des états du Pacifique pour faire entendre leur voix dans le concert des nations. La protection de l’environnement est devenu concrètement un enjeu pour la survie des populations dans les îles du Pacifique. Certains pays comme Nauru et Tuvalu sont déjà à l’étape de demander de l’aide, menacés à la fois par les conséquences des séismes et la montée des eaux.
Océania 21 est là pour affirmer que la solidarité régionale peut porter ces préoccupations au plus haut niveau des instances internationales parce que c’est l’occasion d’y côtoyer les pays industrialisés et émergents qui sont aussi les plus gros pollueurs de la planète. C’est aussi le moyen d’accéder à des financements importants pour mener les actions pour lutter contre le changement climatique.
Océania 21, c’est aussi l’espace pour échanger les expériences, sur la gestion des déchets, la promotion de l’agriculture biologique, la gestion de l’eau et le développement des énergies renouvelables. On citera par exemple, la transition énergétique bien engagé au Vanuatu avec la fourniture d’électricité à base d’huile de coprah sur l’île d’Efate, les explorations géo-thermiques effectuées sur plus d’une centaine de sites aux Samoas américaines, à Niue, la promotion de l’énergie solaire pour l’alimentation en électricité d’une école et d’un hôpital avec un programme financé par l’Union Européenne, et une station solaire pour l’alimentation de l’aéroport financée par le Japon etc…
Genèse du projet Océania 21
« Kiribati : le premier réfugié climatique », titre de l’article paru dans le journal Le Monde du 24 octobre 2013 illustre à lui seul l’acuité du problème auquel sont aujourd’hui confrontées les nations insulaires du Pacifique.
Celles-ci veulent pousser à l’action leurs homologues, nations développées, émergentes ou en cours de développement. Car si ces îles subissent les conséquences des changements climatiques, elles doivent aussi être considérées comme les premières victimes réelles de bouleversements qui attendent également le reste du monde si rien n’est entrepris à l’échelle planétaire dans une optique de développement durable et en particulier en termes de diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Conscientes du fait qu’isolées, elles n’ont que peu de chances de se faire entendre, 15 de ces nations ou territoires insulaires (Fidji, Kiribati, les îles Cook, les îles Marshall, les états Fédérés de Micronésie, Niue, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Polynésie française, les îles Salomon, Samoa, Tokelau, Tuvalu, le Vanuatu, Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie) ont décidé d’unir leurs voix et leurs actions dans le cadre d’une initiative de regroupement intitulée Oceania 21, cimentée par une déclaration commune intitulée « Aidez-nous à sauver Tokelau » et cosignée par ses initiateurs le 27 avril 2013 à Nouméa.
Cependant, au regard du manque de réactivité affiché par la communauté internationale à l’issue des conférences de Copenhague (2012) et de Varsovie (2013), les nations et territoires insulaires partenaires d’Oceania 21 ont été amenés à admettre qu’ils ne pouvaient attendre le bon vouloir des autres pays pour réagir.
L’objectif d’Oceania 21 est donc désormais, non seulement de parler d’une seule voix au sein du concert des nations, mais également d’agir par la mise en application aussi rapide, exhaustive et efficace que possible, d’une politique concertée de développement durable sur leurs propres territoires.
La création en avril 2014 d’une « Aire marine protégée internationale », intitulée « Parc marin de la Mer de corail » s’étendant sur 1,4 millions de km2 en lien avec l’Australie et limitrophe de territoires de plusieurs des nations signataires d’Oceania 21 représente aussi la matérialisation d’une volonté d’action à valeur d’exemple international.
Fondée sur la déclaration de Nouméa du 27 avril 2013 identifiant les thématiques de travail sur lesquelles les signataires d’Oceania 21 ont décidé de concentrer leurs efforts, une synthèse exhaustive du « Livret Bleu » issu des travaux d’Oceania 21 Meetings 2013 identifie celles qui apparaissent prioritaires et fixe les méthodologies et les ressources nécessaires é la mise en application concrète de la stratégie concertée envisagée.
Le Prince Albert II de Monaco soutient Océania 21
Jean-Michel Cousteau soutient Océania 21
Nicolas Hulot soutient Océania 21