Raphaël Pidjot

Raphael Pidjot

Les grandes figures de l'UC

Camarade de route de l’Union Calédonienne, illustre citoyen de Kanaky, porteur d’espoir et du flambeau de la dignité, tu es l’artisan de l’émancipation économique du pays kanak.

Fidèle à la vision de Jean-Marie Tjibaou, tu es arrivé en haut du Koniambo, là où le rêve d’entreprendre a rejoint le cours de l’histoire. Là-haut, tu as choisi de créer la richesse et de la maîtriser pour que la belle ambition du partage des responsabilités et des décisions devienne réalité, pour que tous et chacun aient leur juste place dans cette Nouvelle-Calédonie, ce beau pays que tu aimais tant.

Au-delà de ton respect, de ta fidélité du cœur et de l’esprit, on salue ton énergie sans pareille, ton intelligence exceptionnelle et ta générosité de tous les instants, piliers de la case que tu avais entrepris de bâtir.

Raphaël Pidjot (1960-2000)

Militant et bâtisseur

 

Onzième d’une famille de 13 enfants, neveu de l’ancien député Union Calédonienne Roch Pidjot, Raphaël Pidjot était diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble option « économie-finances » puis du CEFEB (Centre d’études financières, économiques et bancaires), une formation plus technique suivie à Paris. Il a entamé sa carrière en 1988 auprès de Jean-Marie Tjibaou et en 1990, il est devenu directeur général de la SMSP que le député Jacques Lafleur avait accepté de vendre aux collectivités dirigées par les indépendantistes. Cette étape permit de s’engager dans la concrétisation du vieux rêve de l’Usine du Nord, un projet dont Raphaël fût l’un des principaux piliers.

Raphaël fût aussi l’un des principaux négociateurs de la cession par l’Etat aux provinces, d’une partie de ses actions d’Eramet et de sa filiale SLN, par le biais de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI) dont 50% des dividendes iront à la province Nord, 25% aux îles Loyauté et 25% à la province Sud. « C’est un juste retour de l’histoire. Nous avons jusqu’à présent été absents de la gestion du principal outil économique du pays. Notre modèle de développement est nouveau en ce qu’il vise à l’appropriation par les gens ». Jean-Marie Tjibaou qui, un an avant sa mort, expliquait que le pays devait aider « les gens à s’organiser pour produire la richesse qui les rendra financièrement autonomes », n’aurait certainement pas renié ces propos.

En 1999, il succéda à André Dang au poste de PDG de la SMSP, puis fût nommé président de la STCPI au cours de l’année 2000.

Cet homme plein de finesse, adorait faire survoler le Caillou et ses mines à ciel ouvert à ses « hôtes ». Figure de proue des jeunes responsables kanak qui peinaient à émerger, cet homme de conviction, attaché à la culture kanak, incarnait la construction en cours de la Nouvelle-Calédonie nouvelle.

A l’annonce de sa disparition, le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Laurent Fabius rendit hommage à son « combat pour la justice et l’action en faveur du développement », tandis que Christian Paul, secrétaire d’Etat à l’Outremer, qui l’avait récemment rencontré, a salué son « autorité tranquille et sa grande compétence ».

Toute société qui se soumet à l’assistanat où à la dépendance extérieure est vouée à l’échec, celle qui s’efforce de maîtriser ses leviers économiques et de négocier ses interdépendances est une société en devenir.

C’était un mardi
. En ce matin du 28 novembre 2000, de gros nuages noirs couvrent Nouméa et le plafond est bas. Pas un temps à prendre l’hélico.
 Raphaël et son équipe partent sur la Côte Est à Nakéty. Il doit participer à un conseil d’administration de la société Penyi.
 Ce même jour il demande à Dominique Lille de rencontrer les gens de Promosud, pour discuter de développements potentiels à faire porter par la structure STCPI vers l’Entité Pays.
 Penyi est une des sociétés du Groupe SOFINOR qui connaît des difficultés opérationnelles et financières. Une de ces sociétés qui requiert une assistance de la maison mère.

L’équipe SMSP n’arrivera jamais à destination, l’aéronef s’abîme dans la chaîne au lieu-dit Chefao sur la commune de Thio. Raphaël, les deux Jean-Pierre, Régis, Jean-Marc n’arriveront jamais à destination et laisseront des veuves et des orphelins.

Raphaël était impliqué depuis sa plus tendre enfance dans la lutte d’émancipation de son pays. Il fait partie de ces jeunes Kanak qui auront vite compris que pour s’imposer aux Européens il faudra aller utiliser leurs armes.
 C’est pourquoi, après avoir obtenu son baccalauréat, il ira à Grenoble chercher son diplôme de Sciences Po option « économie-finances ».
 Diplôme qu’il complètera par celui du CEFEB (Centre d'études financières, économiques et bancaires), formation plus technique, à Paris.

Raphaël aura marqué l’esprit de nombreux jeunes Kanak aujourd’hui impliqués dans un combat politique orienté vers le développement de notre pays. 
Il sera la cheville ouvrière de la SOFINOR-SMSP, pôle économique de la Province Nord.
 Il a porté sur ses épaules le projet de l’Usine du Nord. Il a posé les jalons de l’économie structurante.

 

Vente de la SMSP

Raphaël Pidjot signe le rachat de la SMSP. Autour de la table : Léopold Jorédié, Raphaël Pidjot, Raymond Pabouty et Jacques Lafleur.

 


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