Dueulu, dans le district de Gaïca, le 1er novembre 2013 à 16h, les militants de l’Union se rassemblent peu à peu sur le terrain de la maison commune à l’appel des animateurs du bureau. Les coutumes sont terminées et la cérémonie d’ouverture du 44ème congrès de l’Union Calédonienne débute avec une danse des jeunes de la tribu, puis les gens de Dueulu accueillent les congressistes en offrant un petit panier traditionnel à une vingtaine de personnes représentant symboliquement l’assistance. Enfin tout le monde assiste respectueusement à la levée du drapeau de l’UC et du drapeau FLNKS avant d’entendre le président sortant prononcer le discours d’ouverture du congrès « Ca ngöne epa », « Reserrer les liens » en français. Un discours fait de paroles sereines mais directes d’abord à l’intention des militants : « nous militons pour l’intérêt général. On sert le mouvement, on ne se sert jamais du mouvement. » Puis des paroles pour rappeler à tous la hauteur des enjeux : « notre 44ème congrès… nous réunit à un moment important dans l’histoire de la lutte pour notre souveraineté. Un moment qui appelle à ce que chacun de nous prenne ses responsabilités d’homme, de militant, de père, se mobilise dans cette ultime étape de notre combat commencé en 1977 et se transcende pour faire naître notre Pays Kanaky dans la paix, la sérénité et la concorde des peuples. »
Quatre à cinq cents personnes ont apporté leur participation à la réussite de ce congrès. Réussite par l’organisation sans faille des gens de Lifou, qui ont assuré l’hébergement des quelques 300 militants venus du reste du pays, et qui ont pris en charge la restauration des congressistes en quantité et en qualité. Réussite par les débats nourris qui ont animé les ateliers « économiques », « sur le foncier », « politique », notamment autour de la proposition d’assemblée constituante du président Goa et sur le mot d’ordre de mobilisation nationaliste « Top 2014 ». Ce fût l’occasion pour Daniel Goa d’expliciter sa proposition en montrant qu’elle n’était en aucune manière en contradiction avec l’application pleine et entière de l’Accord de Nouméa et qu’il s’agit d’une méthode pour préparer l’accès du pays à sa pleine souveraineté. Les échanges ont été sérieux et ont même permis de rendre la proposition du président plus opérationnelle en préconisant que le congrès issu des provinciales de 2014, se proclame « assemblée référendaire » en vue de préparer les citoyens du pays à se prononcer favorablement lors du prochain référendum.
La contribution des autres ateliers ne fut pas moins importante. Les débats des ateliers autour des thèmes « Mine-Métallurgie » et « Développement économique » ont été cohérents avec l’objectif politique majeur, celui de mettre en place un système économique dynamique, pourvoyeur d’emplois et de recettes fiscales, pour permettre au pays d’assumer sa souveraineté.
Comme à l’accoutumée, les élections pour le renouvellement du bureau ont eu lieu au soir de l’avant-dernier jour du congrès. Les 200 délégués désignés par les comités locaux se sont réunis dans la maison commune et se sont exprimés afin de pouvoir chaque poste du bureau, commençant, comme la tradition l’exige, par les postes de président et de secrétaire général. Les votes se sont déroulés sereinement après que les comités locaux aient retiré ou maintenu leur candidat et avant onze heures, l’Union Calédonienne avait désigné le bureau qui présidera à sa destinée au cours de l’année 2014. Le congrès « Ca ngöne epa » (Reserrer les liens) aura bien été nommé car à l’issue de cette 44ème édition, il apparaît que l’UC a certes choisi la continuité, mais en retrouvant une sérénité qui lui avait parfois manqué ces dernières années.
Les motions et résolutions du congrès
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